Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Journal du Petit Colas
Le Journal du Petit Colas
  • Colas est un lévrier espagnol Podenco sauvé de son triste sort par une association "le CREL". Une fois arrivé dans sa famille d'adoption, son Humain prête sa plume à son compagnon à poils. Bref le journal intime d'une vie de chien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
13 juillet 2014

La Croix Claudé

Hop nous revoilà dans mon 4X4. La route n'était pas très agréable et à un moment on est passé dans une ville, là où habiterait la mère à Gérard. Enfin ça c'est quand on le dit à l'endroit mais les Vosgiens parlent parfois à l'envers genre « rouge gazon » « verte vallée » « profonde rivière » et donc « Gérard mère ». Bref, il y avait plein de monde dans cette ville vu qu'aujourd'hui il y avait plein d'humains qui faisaient un tour en vélo à toute vitesse. Ce qui est idiot, ils ne profitent pas du paysage. Par contre moi, assis dans mon 4x4, je regardais tout et c'est comme ça que j'ai vu que la route montait de plus en plus.
On s'est arrêté sur un chemin. J'ai sauté de ma voiture et mon maître m'a attaché. Il a dit qu'il y avait bien trop de choses ici pour me distraire et que je risquais de faire le tofolio dans les quéqués s'il me laissait divaguer.
On s'est mis en route, enfin plutôt en chemin. C'est ma maîtresse qui guidait, elle connaissait bien l'endroit vu que c'est un domaine de ski de fond et qu'elle a été championne de ça. Je n'ai aucune idée de ce que ça veut dire.
La laisse était longue et je pouvais aller à droite, à gauche, à droite puis à gauche, je ne savais pas trop où donner de la tête, il y avait des bruits et des odeurs partout, mes humains avaient l'air de les entendre, parfois les sentir mais ils restaient calmes quand même, je ne sais pas comment ils font. Dès fois mon maître voyait des choses que je ne voyais pas alors il me les montrait. Il m'a dit par contre qu'il aimerait être capable de sentir tout ce que je sens.

Mon nouveau pays est parcouru par de nombreux ruisseaux, ça coule de partout même des pierres. Mes maîtres m'ont dit que je n'aurai jamais soif ici, c'est cool parce que en plus je crois que je n'aurai jamais faim non plus avec eux, ni jamais froid.
On a marché comme ça, pas trop longtemps, enfin je crois, je n'ai pas fait gaffe. J'étais tenu en laisse tout à tour par ma maîtresse et par mon maître. Ils m'ont détaché mais je ne revenais pas au rappel et je voulais m'enfoncer dans les bois, y avait tellement de choses qui m'appelaient alors ils m'ont attaché à nouveau et m'ont dit tant pi pour toi.
Mon maître a marqué son territoire...longtemps et pas très loin comme d'habitude.
On a fini par arriver vers un chalet du genre de celui que j'habite maintenant mais plus petit. Il y avait des humains devant, ils venaient d'y manger et s'en allaient. C'était un couple, un mâle et une femelle. Je précise parce que chez les humains, un couple, c'est vague comme notion, ce n'est pas aussi simple et logique que dans la nature. Ils n'avaient pas de chien mais ils avaient deux petites de 8 ou 10 ans qu'ils ne tenaient pas en laisse. Elles devaient sans doute obéir au rappel... On en reparlera dans cinq ou six ans. Une d'entre elles a dit à ses parents « Un chien !!! Il va nous manger !!! ». Son chef de meute a dit « mais non, il n'a pas l'air d'être comme ça », mon maître a pensé vachement fort « Connasse », les autres humains n'ont pas entendu ou alors peut-être maîtresse, j'ai l'impression qu'elle entend les pensées de mon maître.
Je n'avais pas du tout envie de rentrer dans ce chalet, ça me faisait super peur alors mes humains se sont installés dehors sous l'avancée de toit. Il restait des miettes du repas du couple mixte qui venait de partir. J'en ai boulotté quelques unes par terre mais je me suis fait rappeler à l'ordre. J'ai alors voulu manger celles qui étaient sur la table mais je me suis fait rappeler à l'ordre...Hummm pas faciles en affaires mes humains.
DSCF2320
Ma maîtresse avait froid et son mâle a dit qu'on allait rentrer dans le chalet, à l'abri des courant d'air et de l'humidité. Il a pris toutes nos affaires dont leur repas et les a mises dans la petite maison en bois. Je n'ai pas fait d'histoire, j'ai suivi sagement leur repas.
Ils ont mangé devant moi, impassibles même devant mon air mignon. J'ai cru que je n'aurais rien et puis quand ils ont eu fini, mon maître a sorti une petite boîte. Dedans il y avait un petit peu de croquettes qu'il a mélangé avec un petit bout de lard coupé en fins morceaux avec son Lapon Leuku. Ça m'a fait un goûté, marcher en montagne ça creuse Vingt Dieux. Avant de me donner mon goûter, mon humain m'a demandé de me mettre assis et très solennellement m'a donné un petit morceau de lard fumé grillé. On aurait dit un rituel. Il en parlait ce matin à son neveu. Il parlait d'un petit prince et d'un renard. Le renard aurait appris au petit prince que pour apprivoiser, il faut des rites. J'ai l'impression que mon maître fait partie d'une secte qui a pour croyance que les animaux peuvent apprendre des choses aux humains.
Ils ont pris le temps de boire un café et moi j'ai pris le temps de filer entre les pattes de mon maître quand il a ouvert la porte du chalet. Il m'a rappelé mais je n'avais pas envie de venir à son pied tout de suite, il a haussé le ton et tout compte fait, j'ai bien réfléchi et finalement j'avais envie d'y aller...la queue entre les pattes en faisant le tour de l'abri. Il a baissé le ton et ne m'a pas grondé plus.

On a repris notre ballade après une grosse averse et mes maîtres ont décidé de me faire bosser la marche au pied. Mon humain a raccourci ma laisse et pendant dix à 15 minutes, il m'a fait marcher doucement

près de lui sans me laisser passer devant. Dés que je faisais un écart ou que j'allais trop vite, il ralentissait me tirait à lui où carrément nous stoppait en disant « Colas marche au pied ». Je crois qu'il l'a dit une centaine de fois mais jamais durement, il voyait que je faisais des efforts à ma façon de le regarder de temps en temps quand je faisais bien et qu'il ne disait rien. Il m'a même dit « Bieeeen Colas" plusieurs fois. A la fin de exercice j'ai eu droit à un « Colas assis » suivi d'une friandise. J'ai bien fait de faire des efforts.

Pour le reste de la ballade mon maître a agrandi la laisse et l 'a attaché à sa taille. C'était cool cette façon de marcher. Il m'a confié à ma maîtresse qui m' a fait monter sur un grand rocher au moment où un rayon de soleil se posait dessus. On surplombait le chemin et j'ai posé pour une photo ou deux.
DSCF2327
Je me sentais super méga bien alors vu que mon maître avait dit qu'il aimerait sentir ce que je sens, plus tard dans la ballade, je me suis roulé dans une crotte de chien qu'il n'avait ni vu ni senti histoire de partager l'odeur avec eux. Ça devait leur plaire parce qu’il a rigolé et ma maîtresse aussi mais après il m'a lavé avec de la sphaigne en guise d'éponge et de l'eau de source. Je me suis laissé faire, je me laisse toujours faire avec eux, j'ai confiance et puis là ça sentait bon l'humus. Ma maîtresse m'a rincé avec sa gourde. J'ai pensé qu'elle me faisait un blague pourave. Ça ne m'a pas plus.
On a fini par arriver à mon 4x4. J'étais fatigué, j'y suis monté d'un bond et me suis posé. Sur le retour, mes maîtres écoutaient de la musique douce. Mon maître me grattouillait, je me suis endormi en écoutant l' Avé Maria version J-B BACH. Il a fait bon arriver « cheu nous Vingt Dieux »

J'apprends un peu plus chaque jour et quand j'oublie, ce n'est pas grave, on recommence la leçon, encore et encore. On a tout le temps pour apprendre à vivre ensemble.DSCF2310

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité