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Le Journal du Petit Colas
Le Journal du Petit Colas
  • Colas est un lévrier espagnol Podenco sauvé de son triste sort par une association "le CREL". Une fois arrivé dans sa famille d'adoption, son Humain prête sa plume à son compagnon à poils. Bref le journal intime d'une vie de chien.
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12 juillet 2014

L'orage.

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12 Juillet 2014 : "Cet après midi mon maître a préparé un petit sac à dos, a pris ma laisse, m'a regardé avec un petit sourire et m'a dit « on va se promener ??? »....Pas compris mais à son ton, ça promettait d'être cool même si dehors le ciel se couvrait de partout.

On est monté dans la voiture (j'aime bien cette voiture soit dit en passant) et on est allé se garer à l'entrée d'un chemin au pied de la montagne la plus proche de cheu nous vingt dieux. (voire traduction dans mon journal de ce matin).

Mon maître m'a expliqué vite fait qu'il allait m'amener dans un endroit très bien où il allait déjà il y a plus de 20 ans. Il m'a dit que c'était un coin paisible idéal pour oublier les choses dures qu'on vit parfois dans son enfance.

Sur le coup j'ai trouvé étrange et pas très cohérent ce qu'il ma expliqué vu que le début du chemin qui amène à cet endroit est plutôt sombre, rocailleux et escarpé.

J'étais attaché avec une grande laisse et j'avais assez de liberté pour fureter un peu mais ça ne servait à rien de tirer vu que mon maître marchait toujours à la même vitesse que je tire devant, que je m'arrête en chemin ou que je traîne derrière. Impossible de lui imposer mon allure donc j'ai renoncé.

La vache ça montait bien mais heureusement pas très longtemps. On est arrivé devant une grande maison fermée dans une prairie en pente. Là mon maître s'est arrêté et m'a dit « Regarde ton pays », je me suis arrêté et j'ai regardé là où il regardait...Malgré les montagnes au loin, j'ai pu voir qu'il n'y avait pas de limite à l'horizon, en tout cas pas au nôtre. Mon maître m'a détaché et m'a fait courir dans la prairie. Je cours plus vite et plus longtemps que lui ( il est carrément nul à ce jeu) alors il s'est mis assis sur des troncs d'arbres et m'a regardé. En contre bas de la prairie j'ai vu des petites bestioles noires et blanches avec des cornes. J'ai couru à fond vers elles mais plus je m'approchais, plus elles grandissaient. Arrivé devant elles, j'ai vu qu'il y avait une clôture entre elles et moi et c'était mieux comme ça parce que je me suis trouvé bien petit à côté d'elles. J'avais même l'air un peu con et c'est mon maître qui m'a tiré de cette situation gênante en me rappelant. Je ne me suis pas fait prier.

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Ensuite des promeneurs sont passés un peu plus haut. Ils ne nous ont pas vu, mon maître ne bougeait plus, ne faisait plus de bruit. Je me suis dit que j'allais quand même leur montrer qu'on était là. J'ai couru vers eux en aboyant mais j'ai entendu de suite « Colas, ici !!!! » Po pu m'en empêcher, j'ai fait demi tour et je suis revenu vers mon guide. J'ai recommencé deux fois mon rush sur les promeneurs et deux fois je me suis fait irrésistiblement rappeler. Ça avait l'air de faire super plaisir à mon maître, j'ai eu des friandises deux fois sur trois.

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Après je me suis couché à côté de mon humain. On est resté là tranquilles, à regarder le paysage, notre pays. Il avait raison, c'est paisible comme coin et je crois que c'était d'autant plus agréable, doux et réconfortant que le chemin était difficile. Mon maître m'a dit que c'était comme ça, que souvent, plus le chemin était dur et effrayant, plus le sommet était beau. J'en déduis que comme je suis parti de tout en bas en Espagne, sur un sale chemin, aujourd'hui les modestes hauteurs vosgiennes me semblent un jardin d’Éden.

Mon guide regardait le ciel et l'horizon. Il m'a montré la montagne quasi invisible dans un nuage gris sombre en face de nous. Si on avait fait le mauvais choix de crapahuter sur ce relief pour se promener...bah...On serait en train d'en prendre plein la quiche (une quiche, c'est un met du coin que paraît il je devrais apprécier). Il m'a dit aussi qu'on était en train de jouer à la Titi rondelle avec un orage et qu'il ne faisait pas bon perdre à ce jeu là.

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Il m'a filé un bout de sa banane, m'a fait boire dans le creux de sa main et on a repris notre ballade. On est allé dans des « quéqués » avec un ruisseau qui coulait au milieu. J'ai pataugé dedans et me suis goinfré d'odeurs dans les trous de talus. Je n'étais plus assez concentré pour revenir à l'appel alors au bout d'un moment mon vosgien m'a remis la laisse et m'a dit « avec tes bêtises couillon, on a perdu du temps et on va prendre une drache ». On a redescendu d'un bon pas sur le chemin sombre pas mais d'un coup il est devenu encore plus ténébreux, j'ai cru que la nuit tombait. Pire les feuilles des arbres se sont mises à faire beaucoup de bruit. Sérieux ça m'a filé les chocottes!!!

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Mon maître m'a dit « et là comment on fait pour ne pas en prendre plein la truffe ??? ». Perso, je ne voyais pas trop comment éviter ça. Là l'humain s'est mis contre un talus, sous des grands arbres, il a sorti une veste de son sac, se l'est mise au dessus de la tête et m'a dit « Viens !! ». Le plus gros de la pluie était arrêtés par les épines des grands résineux et en dessous d'eux par les feuilles des petits feuillus. C'est pour ça que mon maître s'était mis là. Sous sa veste, le peu de gouttes qu'il restait ne nous atteignait pas. J'étais bien, je me suis blotti et on a attendu. J'ai fini par me rouler en boule contre lui. En plus d'être au sec, j'étais au chaud. Le ciel tonnait, essayait de nous tomber sur la tête mais je m'en foutais complètement, le chemin sombre ne me faisait plus peur, pas plus qu'à mon maître qui était serein, à croire qu'il a connu des tas de chemins sombres, des tas d'orages et des tas de coups de tonnerre. La pluie s'est calmée et on est retourné à la voiture. En bas du chemin, mon humain a marqué son territoire. Il marque longtemps mais pas très loin. Arrivé derrière notre auto, je n'avais plus trop la force de sauter dans le coffre alors il m'a porté et m'y a déposé doucement. Je n'ai plu voulu en descendre tant que la pluie continuait à tomber, même devant cheu nous. Il a encore du me porter pour me sortir du véhicule. Là j'ai un vieux coup de barre, je roupille.

La morale de cette histoire c'est qu'en bon méditerranéen que je suis, j'aime bien avoir les pattes dans l'eau mais je n'aime pas qu'elle me tombe dessus. Par contre mon maître, lui, il semblerait qu'il s'en fout. Il a même pris des photos.

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PS: En effet c'est l'orage qui a gagné au jeu de la Titi Rondelle et on a perdu mais ce n'est pas grave, il faut savoir perdre et puis là, j'ai à peine été mouillé.

 

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