Colas était attendu

Le Mot de l'Humain:

Colas n'est pas mon premier compagnon. Avant lui, il y a plus de dix années, j'avais pour meilleur ami à quatre pattes un berger belge croisé bouvier bernois, Tom. Un chien formidable qui a laissé un grand vide à sa mort. Mon malheureux ami était atteint d'une sorte de lêpre dans la gueule et ma famille m'a téléphoné un jour pour me demander le feu vert: "Autorise nous à le faire piquer, il souffre". Je n'étais pas à la maison, à l'époque mon métier d'uniforme m'éloignait sans cesse des miens. Le coeur lourd de tristesse et d'un sentiment de culpabilité de ne pas être là pour lui dire au revoir, j'ai donné le feu vert pour que la douleur cesse.

Ce chien, je l'adorais et il me le rendait mille fois. Ses dernières années, je n'avais pas pu et peut-être pas su être aussi présent qu'au début de notre magnifique relation faite de grands espaces, de vie simple et nature lors de ne nombreuses randonnées. La vie d'un humain est tellement compliquée, souvent tellement contre nature, j'avais du partir, le confier à ma mère pour aller à l'aventure et  construire une vie.

Aujourd'hui, heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, je suis revenu chez moi, dans ma verte vallée et j'y ai posé ma cantine. J'ai perdu le besoin et donc l'envie d'aller voire de l'autre côté de mes montagnes.

Dès lors depuis plusieurs années, je pensais à m'adjoindre de nouveau la compagnie d'un chien mais j'hésitais, le souvenir vif de ce j'avais ressenti à la mort de mon berger me faisait renoncer à cette idée. Je m'amuse à lire l'expression "mon berger" et me dit qu'en effet, nos animaux nous servent parfois de guide. D'autre part, je n'étais pas certain que je saurais prendre le temps de m'en occuper dignement.

Peu avant d'adopter Colas, ma femme s'était rendue dans un refuge SPA, pour regarder, réfléchir, essayer de m'aider à prendre une décision. L'été dernier, en vacances en Tunisie, elle m'avait vu sympathiser avec un petit chien blanc qui errait sur la plage et m'avait fait remarquer qu'il se passait quelque chose entre les animaux et moi.

Et puis il y a eu ce whippet d'un collègue qui, partant en vacances sans son compagnon, me l'avait confié une semaine. Là tout est revenu naturellement, les balades, les câlins, l'éducation et la complicité en l'homme et l'animal.

Par la même occasion, je découvrais l'élégance du lévrier et son dynamisme. En faisant des recherches sur le net, j'ai découvert le CREL, sa cause et j'y ai adhéré. Le doute me quittait et je voulais  adopter un Podenco. Je pensais à une femelle en premier lieu et puis quand Martine est venue cheu nous à la maison pour discuter de notre motivation, de nos attentes, elle m'a parlé de Colas. Un mâle certes mais surtout un petit Pod qui a son avis correspondrait à nos attentes tout comme nous correspondrions aux siennes. Il était en famille d'accueil et il devenait relativement urgent qu'il trouve des adoptants avant de trop s'attacher à sa FA.

Nous nous sommes dit que nous devions pas seulement adopter un chien pour nous mais que nous devions aussi l'adopter pour lui. Exit l'idée de la femelle et bienvenue à Colas.

 Colas est donc arrivé cheu nous dans les Vosges, dans la vallée de la Vologne le 11 juillet 2014 à 23 heures après une longue virée en voiture depuis la Normandie. Lui et moi nous nous sommes retrouvé au bord d'un étang à L'Isle Adam, depuis, nous ne nous quittons guére. Seul mon travail nous sépare et cette complicité est d'autant plus facile que Colas est un chien de poche qu'on peut amener partout. Il est calme et sociable malgré son passé difficile. Pour le reste, il le raconte "lui même " dans son blog.

Comments

[rasesmottes]

Une bien belle histoire. Beaucoup de longues années de bonheur avec votre Colas.